Salaires indécents...
Peut-on considérer que certains salaires sont indécents et si oui qu’appelle-t-on alors indécent ?
J’avoue que lorsque j’entends qu’un joueur de football gagne 140 000 € par semaine, qu’un joueur de tennis peut toucher jusqu’à 500 000 € pour un grand tournoi remporté, qu’un basketteur va empocher 11 millions de dollars par an pour marquer des paniers, ou encore qu’un golfeur reçoit 50 millions de dollars en un an, j’ai du mal accepter cet état de fait.
En quoi leur métier est-il si important qu’il justifie de telles sommes. Que m’amène-t-ils à moi, l’humain de base. Certains me répondent déjà, du rêve, une image… D’accord, j’aime bien regarder du sport, mais je préfère surtout en pratiquer, et en plus je paye pour pouvoir faire du sport. Alors je ne comprends pas. Cela me hérisse même carrément les poils sur la peau.
En quoi leur métier est-il plus important et donc tellement mieux rémunéré que celui de cette sage-femme qui m’a mis au monde, de ces institutrices qui m’ont appris presque tout ce que je sais, de ces chercheurs qui se battent sans fin pour sauver nos vies si fragiles, de tous ces inconnus qui font tourner la planète ?
Ce qui est énoncé pour ces sportifs, l’est souvent aussi pour ces grands capitaines de l’industrie. La différence est qu’eux, du moins les sociétés qu’ils dirigent, créent des biens, des valeurs, des services. Alors on peut supposer qu’ils servent au moins à quelque chose d’autre qu’une simple part de rêve. Mais cela justifie-t-il de les payer (en France) de 3 à 7 millions d’euros (pour les salaires les plus élevés) par an ? Tout ça pour s’entendre dire parfois, qu’il vont délocaliser la production de leurs entreprises en Chine ou en Inde, et qu’en prime en 2004 les patrons se sont accordés en moyenne 10% d’augmentation. Tout ça en nous expliquant que l’on ne peut pas nous augmenter, parce la conjoncture.... J’ai du mal à adhérer à ce genre de discours, cela frise carrément le foutage de gueule.
Loin de moi l’idée de prôner les thèses d’Arlette, mais toute cette débauche d’argent… Cela coince tout de même un peu. D’autant plus que le quart monde existe chez nous, que le nombre de sans-abris est en constante augmentation, que l’on me demande toujours plus à moi le bénévole, plus de temps, plus d’argent, plus de compassion.
Alors oui, peut-être que nos grands athlètes, nos grands capitaines d’industrie sont indispensables à notre type de société. Mais pas à n’importe quel prix et pas n’importe quel salaire. Le prix de mon travail et de mes rêves n’est pas à ce tarif là.
On ne me force pas à acheter un billet pour Roland Garros, pour la Finale de la coupe d’Europe de Football, pour le Trophée Lancôme de golf ou le grand prix de F1 de France. Cela tombe bien, car je ne veux pas cautionner directement cette gabegie.
Alors je réponds à la question du début ; oui certains salaires sont indécents, et ils le resteront tant que l’on mourra de faim à côté de moi, que l’on mourra par manque de soin au coin de la prochaine rue.
Ce que je compte faire ? Rien. Je n’ai pas vocation à me transformer en justicier, redresseur d’inégalités en tous genres.